abrumpō, rūpī, ruptum, ĕre, tr., détacher en rompant

¶ 1 détacher violemment : abrupti nubibus ignes Lucr. 2, 214, les feux violemment détachés des nuages ; se latrocinio Antonii Cic. Phil. 14, 31, s'arracher à la bande de brigands d'Antoine ; pars velut abrupta a cetero populo Liv. 3, 19, 9, portion en quelque sorte arrachée au reste du peuple, cf. 28, 14, 20 ; 40, 2, 3 ; abruptis turbata procellis freta Virg. G. 3, 259, les flots bouleversés par la tempête déchaînée, cf. En. 12, 451

¶ 2 briser, rompre : vincula Enn. Ann. 514, briser ses fers ; ingeminant abruptis nubibus ignes Virg. En. 3, 199, les feux redoublent en déchirant les nuages ; abrupto ponte Tac. H. 3, 14, le pont étant brisé ; locus recenti lapsu terræ in pedum mille admodum altitudinem abruptus erat Liv. 21, 36, 2, le lieu, par suite d'un récent éboulement du sol, s'était effondré à une profondeur d'environ mille pieds ||
[fig.] interrompre brusquement : somnos Virg. G. 3, 530 ; sermonem Virg. En. 4, 388, rompre le sommeil, un entretien ; vitam Virg. En. 8, 579, l'existence, cf. Quint. 4, 3, 13 ; Plin. Min. Ep. 5, 5, 4 ; 7, 3, 4 ; dissimulationem Tac. Ann. 11, 26, rompre avec, en finir avec la dissimulation.