adrŏgō (arr-), āvī, ātum, āre, tr.,
¶ 1 sibi adr., faire venir à soi, s'approprier, s'arroger : (sapientiam) sibi ipsum detrahere, eis tribuere qui eam sibi adrogant
Cic. Br. 292,
se refuser à soi-même la sagesse et l'attribuer à ceux qui se l'arrogent ; quo minus sibi adrogent minusque vos despiciant
Cic. Verr. 2, 4, 26,
pour qu'ils s'en fassent moins accroire et vous dédaignent moins ; sibi aliquid derogare, aliquid adrogare
Cic. Amer. 89,
s'enlever qqch., s'ajouter qqch. (diminuer son mérite, le surfaire) ; quod ex aliena virtute sibi adrogant
Sall. J. 85, 25,
ce qu'ils s'approprient en le dérobant au mérite d'autrui ||
nihil adrogabo mihi nobilitatis aut modestiæTac. H. 1, 30,
je ne me prévaudrai pas du tout de ma noblesse ou de mes qualités morales ; nobis nihil ultra adrogabo quam ne post Valentem et Cæcinam numeremur
Tac. H. 2, 77,
pour moi je ne revendiquerai pas autre chose que de n'être pas compté après Valens et Cécina
¶ 2 [poét.] (aliquid) alicui rei, faire venir qqch. s'ajoutant à qqch., ajouter, attribuer, donner : peractis imperiis decus adrogavit (fortuna)
Hor. O. 4, 14, 40, (la fortune) a donné l'éclat à tes expéditions accomplies ; chartis pretium
Hor. Ep. 2, 1, 35,
donner du prix à un ouvrage ; nihil non adroget armis
Hor. P. 122,
qu'il attribue tout aux armes
¶ 3 [exemple unique] : cui unico consuli dictatorem adrogari haud satis decorum visum est patribus
Liv. 7, 25, 11,
à lui, consul unique [= seul et incomparable], le sénat ne crut pas convenable d'adjoindre un dictateur
¶ 4 [de rogo demander] accededum huc ; Venus hæc volo adroget te
Pl. Rud. 1332,
viens donc ici [vers l'autel de Vénus] ; je désire que Vénus ici présente te fasse avec moi prêter serment = je veux que Vénus soit ici témoin (garante) de ton engagement.
nihil adrogabo mihi nobilitatis aut modestiæ