adsuēscō (ass-), ēvī, ētum, ĕre,

¶ 1 intr., s'habituer, [au pf., avoir l'habitude] : adsuescunt animi, neque admirantur neque requirunt rationes earum rerum, quas semper vident Cic. Nat. 2, 96, l'esprit s'habitue, il ne s'étonne pas, il ne recherche pas l'explication de ce que nous avons toujours devant les yeux ; sic adsuevi Cic. Fam. 9, 22, 5, telle est l'habitude que j'ai prise ||
adsuescere ad homines non possunt Cæs. G. 6, 28, 4, ils [les urus] ne peuvent s'accoutumer à l'homme ||
[av. abl.] genus pugnæ, quo adsueverant Liv. 31, 35, 3, le genre de combat dont ils avaient l'habitude, cf. Col. Arb. 1, 4 ; Sen. Rhet. Contr. 2, 1 ||
[abl. ou dat.?] Liv. 1, 19, 2 ; 4, 45, 4 ; 25, 26, 12, etc. ||
[dat.] militiæ Liv. 21, 3, 2, s'accoutumer au métier des armes, cf. 2, 1, 5 ; 24, 18, 11 ; 38, 34, 9, etc. ||
[avec in acc.] in hoc adsuescat Quint. 2, 4, 17, qu'il s'habitue à cela ; v. adsuetus ||
[avec acc.] Virg. En. 6, 832 [mais v. §2] ; [Liv. 21, 33, 4 (mss) mais invia ac devia peut dépendre de decurrunt] ||
[avec inf.] malitia pervertere urbes adsuevit Cic. Inv. 1, 3, la perversité [des orateurs] s'habitua à bouleverser les villes, cf. Fin. 1, 11 ; 5, 5 ; Liv. 5, 6, 15 ; 23, 35, 6, etc.

¶ 2 tr. [rare et poét.] = adsuefacio : qui pluribus adsuerit mentem corpusque superbum Hor. S. 2, 2, 109, celui qui aura habitué à plus de besoins son âme et son corps dédaigneux, cf. S. 1, 4, 105 ; Vell. 2, 79, 1 ; Luc. 5, 776 ; ne tanta animis adsuescite bella Virg. En. 6, 832, ne mettez pas l'habitude de ces guerres dans vos cœurs ||
[avec in acc.] Flor. 4, 12, 43 ; [avec inf.] Prud. Symm. 1, 540.

↣ formes sync. : adsuestis Liv. 5, 6, 15 ; adsuerunt Luc. 4, 604 ; Tac. G. 4 ; adsuerit Hor. S. 2, 2, 109 ; adsueram Liv. 28, 27, 2 ; adsuerant Liv. 25, 26, 12 ; adsuessent Liv. 30, 28, 8 ; adsuesse Liv. 2, 2, 3.