agnōscō (adgn-), nōvī, nĭtum, ĕre (ad, nosco), tr.

¶ 1 reconnaître, percevoir, saisir : deum ex operibus ejus Cic. Tusc. 1, 70, reconnaître Dieu à ses œuvres ; (genus hoc orationis) quale sit, etiam ab imperitis agnoscitur Cic. Or. 209, la nature de ce genre de style est reconnue même par ceux qui ne sont pas du métier ||
[avec prop. inf.] mihi tantum dignitatis adjunxeris, ut eumdem te facile agnoscam fuisse in laude mea qui fueris in salute Cic. Fam. 2, 6, 4, tu me donneras un surcroît de considération assez grand pour que je reconnaisse que tu t'es montré dans la question de mon prestige le même que dans celle de mon retour d'exil

¶ 2 reconnaître [qqn, qqch. déjà vu, déjà connu] : Gabinium si vidissent duumvirum, citius agnovissent Cic. Pis. 25, s'ils avaient vu Gabinius comme duumvir, ils l'auraient plus vite reconnu ; fuit nonnemo qui agnosceret Thuym Nep. Dat. 3, 3, il se trouva qqn pour reconnaître Thuys ; vestitum, habitum civium agnosco ; facta, dicta, animos hostium video Liv. 28, 27, 4, au costume, à la tenue, je reconnais des concitoyens ; aux actes, aux propos, aux sentiments, je vois des ennemis ; agnosco tuum morem istum Cic. Rep. 3, 47, je reconnais bien là ton goût habituel ||
[part. pass.] agnitus alicui, reconnu de qqn : Plin. 8, 208 ; 10, 207 ; Stat. Th. 5, 185

¶ 3 reconnaître, admettre : quod mihi tantum tribui dicis, quantum ego nec agnosco nec postulo, facis amice Cic. Læl. 9, quand tu dis qu'on m'attribue tous ces mérites, et, pour mon compte, je suis aussi loin de les reconnaître que de les revendiquer, tu agis en ami ; id ego agnovi meo jussu esse factum Cic. Fam. 5, 20, 5, j'ai reconnu que cela s'était fait par mon ordre ; cum agnoscas odium omnium justum Cic. Cat. 1, 17, du moment que tu reconnais que cette haine générale est légitime ||
[en part.] filium reliquerat (Agis) quem ille natum non agnorat Nep. Ages. 1, 4, (Agis) avait laissé un fils qu'il n'avait pas reconnu à sa naissance, cf. Liv. 45, 19, 11 ; Plin. Min. Ep. 10, 72 ; 10, 73 ; Suet. Cæs. 52 ||
[part. pass.] spreta exolescunt ; si irascare, agnita videntur Tac. Ann. 4, 35, [ces traits satiriques] méprisés, s'évanouissent dans l'oubli ; si l'on s'en fâche, on a l'air d'en reconnaître le bien fondé.

agnōtus est = agnitus est Pacuv. 384 ; agnōturus = agniturus Sall. H. 2, 73 (cf. Diom. 388, 7 ; Prisc. Gramm. 10, 19 ; Serv. En. 4, 23) ||
formes syncopées : agnorat Nep. Ages. 1, 4 ; agnorunt Ov. M. 4, 55 ; F. 5, 90 ; agnosse Ov. M. 4, 613.