1 aspergō (adsp-), spersī, spersum, ĕre (ad, spargo), tr.

I aliquid, répandre qqch. :

¶ 1 aspersa temere pigmenta in tabula Cic. Div. 1, 23, des couleurs jetées au hasard sur un tableau ; pecori aspergere virus Virg. G. 3, 419, répandre son venin sur le bétail ; stercus ut semen in agro Varro R. 1, 38, 1, répandre sur la terre le fumier comme des semences

¶ 2 [fig.] huic generi orationis aspergentur etiam sales Cic. Or. 87, sur ce genre de style on répandra aussi le sel de la plaisanterie ; si illius comitatem tuæ gravitati asperseris Cic. Mur. 66, si tu répands son affabilité sur ta gravité (si tu mêles, si tu ajoutes... à) ; alicui labeculam asp. Cic. Vat. 41, imprimer une tache à qqn ; Æbutio sextulam aspergit Cic. Cæc. 17, elle [Césennia] abandonne (lègue) à Ébutius un 72e de la succession.

II aliquem (aliquid) aliqua re, saupoudrer, asperger qqn (qqch.) de qqch. :

¶ 1 aram sanguine Cic. Nat. 3, 88, arroser l'autel de sang ; imbre lutoque aspersus Hor. Ep. 1, 11, 12, couvert de pluie et de boue [mouillé et crotté] ; sale molito aspergi Fest. 141 [Plin. 15, 21, etc.], être saupoudré de sel broyé

¶ 2 [fig.] jam mihi deterior canis aspergitur ætas Ov. P. 1, 4, 1, déjà ma vie déclinante se poudre de cheveux blancs ; mendaciunculis aliquid asp. Cic. de Or. 2, 241, saupoudrer qqch. de légers mensonges ; vitæ splendorem maculis Cic. Planc. 30, parsemer de taches [ternir] l'éclat d'une vie ; aspergebatur infamia Nep. Alc. 3, 6, il [Alcibiade] était atteint par le discrédit ||
quavis adspergere cunctos Hor. S. 1, 4, 87, éclabousser tout le monde n'importe comment, cf. Sen. Ben. 7, 30, 2 ; Curt. 10, 10, 19.

↣ la forme aspargo se trouve assez souvent dans les mss : Varro R. 1, 38, 1 ; 1, 57, 2, etc.; Cic. Fam. 2, 16, 7 (M); Lucr. 1, 719 ; Stat. S. 3, 1, 13, etc.