crēdō, dĭdī, dĭtum, ĕre. I tr.,

¶ 1 confier en prêt : aliquid (alicui) Pl. As. 501, prêter qqch. (à qqn); Aul. 15 ; Epid. 549, etc.; Cato Agr. 5, 2 ; Cic. Post. 4 ; 5 ; pecuniæ creditæ Cic. Off. 2, 78, sommes prêtées ; solutio rerum creditarum Cic. Off. 2, 84, paiement des dettes

¶ 2 confier : se suaque omnia alicui Cæs. G. 6, 31, 4, confier à qqn sa personne et ses biens ; quos tuæ fidei populus credidit Cic. Q. 1, 1, 27, ceux que le peuple a confiés à ta protection ; se pugnæ Virg. En. 5, 383, se hasarder à combattre

¶ 3 tenir pour vrai qqch., croire qqch. : homines id quod volunt credunt Cæs. G. 3, 18, 6, on croit ce qu'on désire (C. 2, 27, 2 ) ; res tam scelesta credi non potest Cic. Amer. 62, un fait aussi criminel ne peut trouver créance ; re credita Cic. de Or. 1, 175, le fait ayant été tenu pour vrai ||
[poét.] croire qqn [seult au pass.] : Cassandra non umquam credita Teucris Virg. En. 2, 246, Cassandre que n'ont jamais crue les Troyens ; cf. Ov. H. 16, 129 ; 20, 9 ; M. 7, 98, etc. ; credemur Ov. F. 3, 351, on me croira

¶ 4 croire, penser :

a) [avec prop. inf.] cum reliquum exercitum subsequi crederet Cæs. G. 6, 31, 1, croyant que le reste de l'année suivait immédiatement ; nostros præsidia deducturos crediderant Cæs. G. 2, 33, 2, ils avaient cru que les nôtres emmèneraient les postes ||
[pass. imp.] : credendum est Cæs. G. 5, 28, 1 ; creditur, creditum est, etc. Liv. 8, 26, 7 ; 8, 35, 11, etc., on doit croire, on croit, on a cru que ||
[pass. pers.] : navis præter creditur ire Lucr. 4, 388, on croit que le navire se déplace ; Catilina creditur... fecisse Sall. C. 15, 2, on croit que Catilina a fait... ; mora creditur saluti fuisse Liv. 22, 51, 4, on croit que ce retard fut le salut ;

b) [avec deux acc.] : quoscumque novis rebus idoneos credebat Sall. C. 39, 6, tous ceux qu'il croyait bons pour une révolution (J. 75, 10 ) ; Scipionem Hannibal præstantem virum credebat Liv. 21, 39, 8, Hannibal tenait Scipion pour un homme supérieur ; (eos) crederes victos Liv. 2, 43, 9, on les aurait pris pour des vaincus ; qui postulat deus credi Curt. 6, 11, 24, celui qui demande qu'on le croie un dieu (8, 5, 5 ; 8, 5, 15) ; ejus sanguine natus credor Ov. F. 3, 74, on me croit né de son sang ;

c) credo formant parenth., je crois, je pense, j'imagine, [souvent ironique] : Cic. Cat. 1, 5 ; Sulla 11 ; Fin. 1, 7 ; Tusc. 1, 52, etc.;

d) [abl. n. du part. credito avec prop. inf.] la croyance étant que : Tac. Ann. 3, 14 ; 6, 34. II intr.,

¶ 1 avoir confiance, se fier : alicui Cic. Fam. 5, 6, 1, avoir confiance en qqn (Domo 29 ; Att. 3, 20, 1, etc.) ; nemo umquam sapiens proditori credendum putavit Cic. Verr. 2, 1, 38, jamais aucun homme de bon sens n'a pensé que l'on devait avoir confiance dans un traître ; neque pudentes suspicari oportet sibi parum credi Cæs. C. 2, 31, 4, et les gens qui ont du point d'honneur ne doivent pas soupçonner qu'on n'a guère confiance en eux ; promissis alicujus Cic. Mur. 50, se fier aux promesses de qqn : cf. Sall. J. 106, 3 ; Liv. 45, 8, 6, etc.

¶ 2 [en part.] ajouter foi, croire : alicui jurato Cic. Com. 45, croire qqn qui a prêté serment ; testibus Cic. Font. 21, croire les témoins (Br. 134 ; Top. 74 ; Att. 1, 16, 10, etc.) ; id tibi non credidit Cic. Dej. 18, il ne t'a pas cru sur ce point (Ac. 2, 9 ; Att. 2, 22, 2 ; Fam. 2, 16, 3 ; etc.) ||
recte non credis de numero militum Cic. Att. 9, 9, 2, tu as raison de ne pas ajouter foi au nombre des soldats (Fam. 3, 11, 5) ||
[en parenth.] mihi crede Cic. Tusc. 1, 103 ; Verr. 2, 4, 28, etc.; mihi credite Cic. Verr. 2, 4, 132, crois-moi, croyez-moi ; qqf. crede mihi : credite hoc mihi Cic. Verr. 2, 4, 133, croyez-moi sur ceci. ↣ subj. prés. arch. : creduam, as, at Pl. Pœn. 747 ; Bacch. 476, etc. ; creduis, it Pl. Amph. 672 ; Capt. 605 ; Truc. 307 ||
inf. credier Pl. Ps. 631 ; Lucr. 4, 849 ||
credin = credisne Pl. Capt. 962 ; Pœn. 441.