crēscō, crēvī, crētum, ĕre (inch. de creo), intr.,

¶ 1 venir à l'existence, naître : qui postea creverunt Varro R. 3, 1, 7, ceux qui naquirent ensuite, cf. Lucr. 6, 527 ; quæcumque e terra crescunt Lucr. 1, 868, tout ce que la terre produit (crescere de Lucr. 4, 1214) ||
[poét.] cretus, a, um, avec abl. ou ab, né de, issu de, provenant de : Lucr. 2, 906 ; 5, 6 ; Virg. En. 9, 672 ; Ov. M. 13, 750 ; Virg. En. 4, 191 ; Ov. M. 4, 607

¶ 2 croître, grandir, s'élever, s'accroître : crescere non possint fruges, arbusta, animantes Lucr. 1, 808, rien ne pourrait croître, moissons, arbres, animaux, cf. Cic. Div. 2, 33 ; Quint. 1, 2, 7 ; Suet. Oth. 1 ; Liger ex nivibus creverat Cæs. G. 7, 55, 10, la Loire avait grossi par la fonte des neiges ||
in frondem crines crescunt Ov. M. 1, 550 ; in ungues manus Ov. M. 2, 479, ses cheveux poussent en feuillage, ses mains s'allongent en griffes

¶ 3 croître, s'augmenter : intellectum est non mihi absenti crevisse amicos Cic. Sest. 69, on constata non pas que pendant mon absence le nombre de mes amis avait augmenté ; cum hostium opes animique crevissent Cic. Pomp. 45, comme les forces et la hardiesse des ennemis s'étaient accrues, cf. Nep. Alc. 5, 3 ; Liv. 5, 46, 4 ; 44, 4, 1 ; ex his studiis crescit oratio Cic. Arch. 13, ces études permettent à l'éloquence de se développer ; crescebat in eos odium Cic. Har. 46, la haine croissait contre eux

¶ 4 grandir en considération, en puissance : per aliquem Cæs. G. 1, 20, 2, devoir son élévation à qqn ; ex aliquo Cic. Amer. 83 ; Liv. 29, 37, 17 ; de aliquo Cic. Verr. 2, 5, 173 ; ex aliqua re Cic. Clu. 77, s'élever, se faire valoir aux dépens de qqn ; se servir de qqn comme d'un piédestal ; trouver dans qqch. l'occasion de s'élever ||
cresco et exsulto Sen. Ep. 34, 1, je me sens grandir et je triomphe. ↣ forme sync. cresse Lucr. 3, 681 ||
crescendis rebus Lucr. 1, 585 (mss), v. Gaffiot, 1929b, p.~226, Rem.~4.