mŏdĕror, ātus sum, ārī (modus), tr. et intr. ; deux acceptions très voisines.
I tr.,
¶ 1 tenir dans la mesure, être maître de, régler, diriger, conduire : equum frenis
Lucr. 5, 1298,
conduire un cheval avec le mors ; equos sustinere et brevi moderari ac flectere
Cæs. G. 4, 33, 3,
arrêter les chevaux et en un clin d'œil régler leur allure et les faire tourner ; [fig.]
Cic. de Or. 1, 226 ;
Rep. 6, 26 ;
mens, quæ omnia moderatur
Cic. Ac. 2, 119,
une intelligence qui a la haute main sur tout ; res rusticas non ratio neque labor, sed res incertissimæ, venti tempestatesque, moderantur
Cic. Verr. 2, 3, 227,
les choses de la campagne, ce n'est pas le calcul ni le travail, ce sont les choses les plus variables, le vent et le temps, qui en règlent le cours ; linguam
Sall. J. 82, 2,
être maître de ses propos ; tuus dolor magnopere moderandus est
Cic. Att. 12, 10,
ta douleur doit être vigoureusement maîtrisée ; victoriam moderari
Cic. Fam. 11, 27, 8,
régler le cours de la victoire, en rester le maître ||
[abst] nulla moderante naturaCic. Nat. 1, 67,
sans que la nature dirige ; quid tandem in causis existimandum est, quibus totis moderatur oratio ?
Cic. Or. 51,
que penser alors des plaidoiries dans le cours entier desquelles le grand maître, c'est le style ? cf.
Sall. J. 73, 4
¶ 2 imposer une limite à, modérer : gaudium
Tac. Ann. 2, 75,
modérer sa joie, cf.
Suet. Claud. 14 ;
Dom. 7.
II intr., avec dat.,
¶ 1 imposer une limite à, apporter un tempérament à, réprimer les excès de : linguæ
Pl. Curc. 486,
retenir sa langue (se taire) ; animo, dictis
Pl. Mil. 1215 ;
Curc. 195,
mettre un frein à ses sentiments, à ses paroles ; alicui
Cic. Att. 5, 20, 9,
tenir la bride à qqn, veiller sur sa conduite ; et animo et orationi
Cic. Q. 1, 1, 38,
réfréner à la fois ses sentiments et ses paroles ; uxoribus
Cic. Rep. 4, 6,
tenir la bride aux femmes
¶ 2 régler, diriger :
Cic. Inv. 2, 154 ;
Sall. C. 51, 25.
↣ inf. moderarier
Pl. Men. 443 ;
Lucr. 5, 1296 ;
1310.
[abst] nulla moderante natura