nĭhĭl, et nīl, n. (nĕ, hīlum, pas un hile), indécl. [rôle de subst. et d'adv.].
I subst., rien :
¶ 1 nihil agere
Cic. CM 15,
ne rien faire ; nihil est melius
Cic. Off. 1, 151,
rien n'est meilleur ; nihilne præterea diximus ?
Cic. Ac. 2, 79,
n'ai-je rien dit de plus ? ||
victor, quo nihil moderatiusCic. Fam. 4, 4, 2,
un vainqueur, dont rien ne surpasse la modération ; Crasso nihil statuo fieri potuisse perfectius
Cic. Br. 143,
j'estime que rien ne pouvait arriver alors à plus de perfection que Crassus, cf.
Cic. Fam. 16, 5, 2, etc.
||
[avec gén.] : nihil periculi, sceleris, litterarumCic. Domo 58 ;
Marc. 21 ;
Att. 1, 2, 1,
pas de danger (aucun danger), aucun crime, aucune lettre ; nihil novi, integri
Cic. Balbo 17,
rien de nouveau, d'intact ||
[accord de l'adj.] : nihil egregiumCic. de Or. 1, 134,
rien de remarquable ; nihil est unum uni tam simile
Cic. Leg. 1, 29,
nulle chose n'est aussi semblable chacune à chacune ; nihil unum insigne
Liv. 41, 20, 7,
pas une seule chose remarquable ; nihil aliud
Cic. Fin. 4, 46,
rien d'autre ; nihil miserabile
Cic. Or. 64,
rien de pathétique
¶ 2 [tours particuliers]
a) nihil renforcé par nec... nec... : nihil nec obsignatum nec occlusum
Cic. de Or. 2, 248,
rien ni de scellé ni d'enfermé, cf.
Cic. Clu. 1,
v. nec ;
b) nihil repris par nec : nihil triste nec superbum
Liv. 2, 30, 5,
rien de pénible ni de tyrannique ; nihil silvæ neque ad insidias latebrarum
Liv. 27, 41, 4,
pas de bois ni de cachettes à embuscades ; nihil pensi neque moderati
Sall. C. 12, 2,
rien de pesé ni de ménagé ;
c) nihil est cur, quamobrem, quod, il n'y a pas de raison pour que ; v. ces mots ; nihil fuit in Catulis, ut... putares
Cic. Off. 1, 133,
il n'y eut rien chez les Catulus pour faire croire ;
d) nihil ad te, ad me [s.-ent. attinet], cela ne me, ne te concerne pas ; cela ne m'importe, ne t'importe pas, cf.
Cic. Pis. 68 ;
de Or. 2, 139 ;
quando id faciat, nihil ad hoc tempus
Cic. Or. 117,
à quel moment il doit le faire, cela ne m'intéresse pas maintenant ;
e) nihil ad = rien en comparaison de : sed nihil ad Persium
Cic. de Or. 2, 25,
mais ce n'était rien au regard de Persius, cf.
Cic. Leg. 1, 6 ;
Dej. 24 ;
f) nihil non, tout le possible, tout sans exception :
Cic. Br. 140, etc.
||
non nihil, qqch. :Cic. Fam. 4, 14, 2, etc.,
ou haud nihil
Ter. Eun. 641 ;
g) nihil nisi, nihil aliud nisi, rien que, rien d'autre que, v. nisi ; nihil aliud quam, même sens, ou adv. = seulement :
Liv. 2, 29, 4 ;
2, 49, 9 ; 27, 18, 11, etc. ;
h) si nihil aliud [ellipt.], à défaut d'autre chose, faute de mieux :
Liv. 30, 35, 8 ;
i) nihil... quin, quominus : nihil prætermisi, quin Pompeium a Cæsaris conjunctione avocarem
Cic. Phil. 2, 23,
je n'ai rien négligé que je ne détourne Pompée de s'unir à César, pour détourner... ; nihil moror quominus abeam
Liv. 3, 54, 4,
je n'hésite pas à me retirer ;
j) nihil minus
Cic. Off. 3, 81,
pas du tout, il n'y a rien qui soit moins exact
¶ 3 rien = néant, nullité, zéro : ille alter nihil ita est, ut
Cic. Att. 1, 19, 4,
le second est le néant à un point que, cf.
Cic. Fam. 7, 27, 2 ;
7, 33, 1 ; Cæcil. 47 ;
nihil hominis esse
Cic. Tusc. 3, 77,
n'être pas un homme ||
nihil est, il n'y a rien, c'est le néant = tu ne dis rien :Cic. Amer. 58 ;
Hor. S. 2, 3, 6
||
nihil est, c'est inutile :Pl. Truc. 851, etc. ;
nihil est mittere
Pl. Capt. 344,
il est inutile d'envoyer.
II adv., en rien, pas du tout : beneficio isto legis nihil utitur
Cic. Agr. 2, 61,
il ne se sert pas du tout de ce bienfait de la loi ; cum est intellectum nil profici [pass. imp.]
Cic. Tusc. 3, 66,
quand on a compris qu'on n'avance à rien ; nihil ea re commovetur
Cæs. G. 1, 40, 12,
cela ne l'émeut pas du tout ; nihil jam Cæsaris imperium exspectabant
Cæs. G. 2, 20, 4,
ils n'attendaient plus du tout les ordres de César ||
non nihil tuam prudentiam desideroCic. Lig. 10,
je regrette quelque peu ta prudence habituelle.
↣ nĭhīl
Ov. M. 7, 644 ;
P. 3, 1, 113.
victor, quo nihil moderatius
[avec gén.] : nihil periculi, sceleris, litterarum
[accord de l'adj.] : nihil egregium
non nihil, qqch. :
nihil est, il n'y a rien, c'est le néant = tu ne dis rien :
nihil est, c'est inutile :
non nihil tuam prudentiam desidero