stō, stĕtī, stātūrus, stāre (cf. ἕστηκα, ἑστάναι), intr. I se tenir debout,

¶ 1 stant, non sedent Pl. Capt. 1, ils sont debout, pas assis, cf. Cic. Div. 1, 104 ; stetit soleatus in litore Cic. Verr. 2, 5, 86, il se tint debout en sandales sur le rivage ; frequentissimi steterunt in gradibus Concordiæ Cic. Phil. 7, 21, ils se tinrent en foule sur les degrés du temple de la Concorde ; qui ausi sunt stantes loqui Cic. Br. 269, qui ont osé parler debout devant le public ; stare ad januam Cic. de Or. 2, 353, être debout à la porte ; ad cyathum Suet. Cæs. 49, être échanson ||
statua, quæ Delphis stabat Cic. Div. 1, 75, la statue qui se dressait à Delphes, cf. Cic. Phil. 9, 4 ; Verr. 2, 1, 61 ; stabat acuta silex Virg. En. 8, 233, un roc pointu était debout, cf. Hor. O. 1, 9, 1 ||
[fig.] securus, cadat an recto stet fabula talo Hor. Ep. 2, 1, 176, ne s'inquiétant pas si la pièce tombe ou si elle se tient debout sur ses talons fermes

¶ 2 se tenir,

a) [en parl. de troupes]: ex eo, quo stabant, loco recesserunt Cæs. G. 5, 43, 6, ils quittèrent le lieu où ils se tenaient ; in Asia totius Asiæ steterunt vires Liv. 37, 48, 8, en Asie les forces de toute l'Asie furent sur pied ;

b) se tenir à l'ancre, au mouillage : Liv. 37, 11, 3 ; 37, 16, 5, etc. ;

c) se tenir droit, hérissé : steterunt comæ Virg. En. 2, 774, les cheveux se tinrent dressés, cf. Virg. En. 3, 48 ; Ov. M. 7, 631, etc. ||
[avec abl.] stant pulvere campi Enn. Ann. 608, les champs forment un monceau de poussière ; stat pulvere cælum Virg. En. 12, 408, le ciel n'est plus qu'une masse de poussière ; stat nive Soracte Hor. O. 1, 9, 1, le Soracte dresse son bloc de neige ;

d) [poét.] omnis in Ascanio stat cura parentis Virg. En. 1, 646, toute la sollicitude du père repose sur Ascagne, cf. Val. Flacc. 3, 673 ;

e) se tenir à tel, tel prix, coûter : tibi gratis stat navis Cic. Verr. 2, 5, 48, tu as pour rien le navire ; centum talentis alicui stare Liv. 34, 50, 6, coûter cent talents à qqn ; haud parvo Virg. En. 10, 494, coûter cher ; multo sanguine ac vulneribus ea Pœnis victoria stetit Liv. 23, 30, 2, cette victoire coûta aux Carthaginois beaucoup de sang et de blessures, ne fut obtenue qu'au prix de...

¶ 3 se tenir du parti de qqn : cum aliquo Cic. Inv. 2, 142, être aux côtés de qqn, être avec, pour qqn, cf. Nep. Ages. 5, 4 ; Liv. 26, 21, 17, etc., ou pro aliquo, pro aliqua re Liv. 2, 12, 14 ; 23, 8, 3 ; 45, 22, 10, ou surtout ab aliquo, ab aliqua re Cic. Inv. 1, 81 ; 1, 4 ; 2, 128 ; ab aliquo contra aliquem Cic. Br. 273, soutenir le parti de qqn contre qqn ; unde jus stabat, ei victoriam dedit Liv. 21, 10, 9, à celui qui avait pour lui le droit, il a donné la victoire

¶ 4 per aliquem stat quominus, il dépend de qqn d'empêcher que : Cæs. C. 1, 41, 3 ; 2, 13, 4 ; Liv. 44, 14, 12 [avec ne Liv. 3, 61, 2 ; 45, 23, 6] ||
per aliquem non stat quin, il ne dépend pas de qqn que... : Liv. 2, 31, 11 [avec quominus Liv. 6, 33, 2 ; 8, 2, 2, etc.] ||
per ignorantiam stetit, ut tibi sæpius obligarer Plin. Min. Ep. 10, 6, 2, mon ignorance a permis que je sois plusieurs fois ton obligé. II se tenir immobile :

¶ 1 moveri videntur ea quæ stant Cic. Div. 2, 120, des objets immobiles paraissent se mouvoir, cf. Cic. Ac. 2, 123 ; stantibus aquis Ov. M. 4, 732, les flots étant calmes ; stant ora metu Val. Flacc. 4, 639, son visage est figé de crainte ||
diu pugna neutro inclinata stetit Liv. 27, 2, 6, longtemps le combat se soutint sans pencher ni d'un côté ni de l'autre, cf. Liv. 8, 38 ; 29, 2, etc.

¶ 2 [poét.] demeurer immobile, s'arrêter : hasta stetit toro Ov. M. 5, 34, le javelot s'arrêta dans le lit, cf. Ov. M. 5, 132 ; 8, 145

¶ 3 stationner, séjourner : Cic. Pis. 13 ; Cat. 2, 5 ; Phil. 2, 8, etc. III se tenir solidement, ferme :

¶ 1 [dans le combat] tenir bon, faire bonne contenance : Cic. Tusc. 2, 54 ; Cæs. C. 1, 47, 2 ; Liv. 22, 60, 5, etc.; [fig.] Cic. Fam. 1, 4, 1 ||
se maintenir, ne pas s'effondrer : ut præter spem stare muros viderunt Liv. 38, 5, 4, quand ils virent que contre toute attente les murailles restaient debout, cf. Cic. Off. 2, 29 ||
[fig.] stamus animis Cic. Att. 5, 18, 2, je suis plein d'assurance, de confiance ; stas animo ? Hor. S. 2, 3, 213, es-tu dans ton assiette, dans ton bon sens ?

¶ 2 se tenir debout, subsister : stat Asia Luculli institutis servandis Cic. Ac. 2, 3, l'Asie subsiste en respectant les institutions de Lucullus, cf. Cic. Læl. 23 ; Fl. 69 ; Rep. 2, 24 ; Cæl. 1 ; Cat. 2, 21, etc.

¶ 3 [fig.] se tenir ferme, persévérer :

a) stare oportet in eo quod sit judicatum Cic. Fin. 1, 47, il faut s'en tenir à ce qu'on a jugé, cf. Cic. Att. 2, 4, 1 ; Rab. perd. 28 ; Liv. 4, 44, 9 ;

b) [surtout avec abl.] se tenir fermement à, être fidèle à : promissis, conventis Cic. Off. 1, 32 ; 3, 96, être fidèle aux promesses, aux engagements ; decreto non stare Cæs. G. 6, 13, 6, ne pas rester soumis à une décision ; [impers.] si pacto non staretur Liv. 9, 5, 5, si l'on n'était pas fidèle à l'engagement, cf. Liv. 21, 19 ||
se tenir à, s'en tenir à : alicujus judicio Cic. Tusc. 2, 63, se tenir à l'avis de qqn, cf. Tusc. 5, 81 ; Att. 8, 4, 1 ; Clu. 132 ; [impers.] fama rerum standum est Liv. 7, 6, 6, il faut s'en tenir à la tradition ; eo stabitur consilio Liv. 7, 35, 2, on s'en tiendra à cet avis

¶ 4 être établi, arrêté, fixé :

a) stat sententia Ter. Eun. 224, la décision est prise, cf. Ov. M. 1, 243 ; Hannibali sententia stetit pergere... Liv. 21, 30, 1, Hannibal prit la décision ferme de continuer...

b) mihi stat... desinere Nep. Att. 21, 6, je suis résolu à cesser...; modo nobis stet illud, vivere... Cic. Fam. 9, 2, 5, pourvu que ce soit une chose bien arrêtée pour nous de vivre...; neque adhuc stabat, quo potissimum Cic. Att. 3, 14, 2, je n'ai pas encore décidé où je me porterai de préférence [s.-ent. nos converteremus]. ↣ stĕtĕrunt Virg. En. 2, 774 ; 3, 48.