sūmō, sūmpsī, sūmptum, ĕre (subs et emo), tr.,

¶ 1 prendre à soi, prendre, se saisir de : vas in manus Cic. Verr. 2, 4, 63, prendre un vase en mains, cf. Cic. Agr. 2, 15 ; ex agris frumentum Cæs. G. 1, 16, 6, tirer du blé des champs ; aliquid ab aliquo Cic. Nat. 3, 84, prendre qqch. des mains de qqn ; litteras ab aliquo ad aliquem Cic. Fam. 13, 26, 3, se faire donner une lettre par qqn pour qqn ; pecuniam mutuam Cic. Fl. 46, emprunter de l'argent, cf. Cic. Verr. 2, 1, 28 ; sumpta virili toga Cic. Læl. 1, après avoir pris la toge virile, cf. Cic. Rep. 1, 18 ; Verr. 2, 5, 94 ; Nep. Eum. 13, 3 ; cibum, venenum Nep. Att. 21, 6 ; Them. 10, 3, prendre de la nourriture, du poison, cf. Suet. Aug. 77, etc.; arma Liv. 3, 19, 8 ; Quint. 5, 10, 71, prendre les armes ; ferrum ad aliquem interficiendum Liv. 40, 11, 10, s'armer pour tuer qqn ; arma Cic. de Or. 2, 84, s'armer ; tanti ista signa sumpsisti, quanti Cic. Fam. 7, 23, 2, tu as acquis ces statues pour un prix auquel.., cf. Cic. Fam. 7, 23, 4 ; pervenire eo, quo sumpta navis est Cic. Off. 3, 89, parvenir à la destination pour laquelle on a frété (loué) le navire

¶ 2 [fig.]

a) spatium ad cogitandum Cic. Fin. 4, 1, prendre du temps pour réfléchir, cf. Cic. Leg. 1, 6 ;

b) ab omnibus civitatibus testimonia Cic. Verr. 2, 4, 138, prendre dans toutes les villes des témoignages ||
tirer un développement de qqch. ; ab aliqua re Cic. Inv. 1, 101 ; cf. Cic. Inv. 1, 28 ; Cæc. 74 ; [avec ex] tirer un mot de : pro verbo proprio subicitur aliud sumptum ex re aliqua consequenti Cic. Or. 92, au mot propre on en substitue un autre... pris (emprunté) à une idée voisine [métonymie] ;

c) frustra laborem Cæs. G. 3, 14, 1, prendre une peine inutile ;

d) arrogantiam sibi Cæs. G. 1, 33, 5, prendre de l'arrogance ; animum Tac. Agr. 31, prendre courage, cf. Ov. F. 1, 147 ; Liv. 4, 54, 8 ;

e) de aliquo supplicium Cæs. G. 6, 44, 2, tirer de qqn un châtiment, soumettre qqn à un supplice, cf. Cic. Inv. 2, 82 ; Verr. 2, 2, 91 ; Amer. 66 [ex aliquo Liv. 23, 3, 1] ; pœnam sumere Cic. Inv. 2, 108, punir ; pœnam ex scelerato sanguine Virg. En. 12, 949, punir, se venger en versant un sang criminel

¶ 3 rendre pour soi, choisir :

a) Miltiadem sibi imperatorem Nep. Milt. 1, 3, se donner, prendre Miltiade pour chef, cf. Sall. J. 85, 10 ; Liv. 1, 50, 8 ; 7, 1, 5 ; Q.~Naso judex sumitur Cic. Fl. 50, Q.~Naso est pris comme juge ; meminero me non sumpsisse quem accusem Cic. Verr. 2, 2, 179, je me souviendrai que je n'ai pas choisi un homme pour l'accuser ; diem Cic. Fam. 7, 21, 7, prendre un jour [pour régler qqch.] ; philosophiæ studium Cic. Ac. 1, 8, se mettre de préférence à l'étude de la philosophie ; sumite materiam vestris æquam viribus Hor. P. 38, choisissez un sujet proportionné à vos forces ; ex hoc numero exempla Cic. Læl. 38, prendre des exemples dans ce nombre ||
[avec inf.] sumere, ou sibi sumere, choisir de : Hor. O. 1, 12, 2 ; Ep. 1, 3, 7 ;

b) assumer : operam Cic. Verr. 2, 4, 69, assumer une tâche ; sumptis inimicitiis Cic. Vat. 28, ayant assumé la haine ||
bellum Sall. J. 83, 1, assumer, entreprendre une guerre, cf. Liv. 1, 42, 3 ; 36, 2, 3, etc.;

c) choisir pour une argumentation, s'arrêter à, retenir [un fait, un nom] : homines notos Cic. Amer. 47, retenir, citer en exemple des hommes connus, cf. Cic. Cæl. 36 ; unum hoc sumo, quod mihi apertum tuum scelus dat Cic. Amer. 97, je ne retiens que ce qui me montre ton crime au grand jour, cf. Cic. Sest. 27 ; Inv. 1, 79 ; Part. 139 ; Verr. 2, 3, 104

¶ 4 s'arroger, s'attribuer, s'approprier : imperatorias sibi partes Cæs. C. 3, 51, 5, s'arroger le rôle du commandant en chef ; mihi non sumo tantum, ut Cic. Planc. 8, je n'ai pas une présomption telle que ; sumpsi hoc mihi, ut ad te... scriberem Cic. Fam. 13, 50, 1, j'ai pris sur moi de t'écrire... ; tantum tibi sumito pro Capitone apud Cæsarem quantum ipsum meminisse senties Cic. Fam. 13, 29, 6, prends sur toi d'agir en faveur de Capiton auprès de César dans la mesure où tu lui verras à lui-même le souvenir [de Capiton]

¶ 5 poser en principe, admettre, prendre comme prémisses : primum hoc sumitis Cic. Div. 2, 104, vous posez d'abord ces prémisses, cf. Cic. Fin. 4, 52 ; quæ omnia perite et scienter sumpta... Cic. Br. 197, or toutes ces idées habilement et savamment prises comme base de la plaidoirie ||
[avec prop. inf.] : beatos esse deos sumpsisti Cic. Nat. 1, 89, tu as posé comme prémisses que les dieux sont heureux ; si tibi hoc sumis, nisi qui patricius sit, neminem bono esse genere natum Cic. Mur. 15, si tu poses en principe qu'à moins d'être patricien, on n'est pas bien né. ↣ inf. pf. sync. sumpse Næv. Com. 97 ||
arch. suremit = sumpsit ; surempsit = sumpserit P. Fest. 299, 2 ; Fest. 298, 9.