accĭpĭō, cēpī, ceptum, ĕre (ad et capio) tr.

¶ 1 prendre pour faire venir à soi, recevoir : aliquid ex manu alicujus Pl. Amph. 746, prendre qqch. de la main de qqn ; mater Idæa abavi manibus accepta Cic. Har. 22, la déesse de l'Ida que nous tenons des mains de ton trisaïeul ; ab defessis accipere scalas Liv. 26, 45, 6, prendre les échelles des mains de ceux qui sont fatigués ||
ore accipere Cic. Nat. 2, 135, prendre [un aliment] avec la bouche ; medicinam Cic. Att. 12, 21, 5, prendre un remède ||
accipite hoc onus in vestros collos Cato Orat. 77, prenez ce fardeau sur vos épaules ; terga ad onus accipiendum figurata Cic. Nat. 2, 159, dos façonné pour recevoir un fardeau

¶ 2

a) recevoir [par les sens, par l'oreille] : auribus Cic. Phil. 8, 28, recueillir par l'oreille, entendre, cf. Nat. 2, 144 ; Nep. Timol. 2, 2 ||
[d'où] accipe, accipite, écoute, apprends, écoutez, apprenez : Hor. S. 2, 3, 233 ; Cic. Verr. 2, 3, 71 ; Fam. 3, 7, 3 ; Cæs. C. 3, 86, 2 ;

b) [en gén.] recueillir, apprendre : Cic. Verr. 2, 1, 47 ; CM 78, etc. ||
au pf. accepisse, savoir qqch. en le tenant de qqn, ab aliquo : sic a summis hominibus accepimus, poetam natura ipsa valere Cic. Arch. 18, il est une notion que nous tenons des hommes les plus éminents, c'est que le poète vaut par sa seule nature, cf. Verr. 2, 2, 8 ; Tusc. 4, 44 ; Nat. 3, 42 ; Mil. 16 ; Mur. 66, etc.; [qqf. ex aliquo Cic. Fam. 1, 6, 1 ; Sall. J. 46, 1 ; 85, 40] ; accepimus [avec prop. inf.] Cic. Fato 10, nous savons par la tradition que, cf. Nat. 3, 58 ; Div. 1, 33, etc.

¶ 3 prendre dans tel, tel sens, entendre, interpréter : non ita accipiendum quasi dicamus... Cic. Fin. 5, 26, il ne faut pas entendre comme si nous disions...; verbum in sententiam aliquam Cic. Inv. 2, 116, prendre un mot dans tel, tel sens ; cf. de Or. 2, 253 ; Liv. 38, 32, 9 ; Sen. Ep. 9, 2

¶ 4 prendre une chose en bonne, en mauvaise part, l'accueillir bien, mal : ut volet quisque, accipiat Cic. Dej. 26, qu'on le prenne comme on voudra, cf. Verr. 2, 4, 68 ; Phil. 7, 8 ; 12, 29 ; Fam. 9, 16, 5, etc. ; in bonam partem aliquid Cic. Arch. 32 ; in optimam partem Cic. Phil. 7, 5 ; in malam partem Sen. Const. 13, 1, prendre qqch. en bonne, en très bonne, en mauvaise part

¶ 5 recevoir qqn : qui ad Catilinam accipiendum Romæ restiterunt Cic. Cat. 4, 4, ceux qui sont restés à Rome pour recevoir Catilina ; milites mœnibus tectisque a Canusinis accepti Liv. 22, 52, 7, les soldats que les Canusiens avaient reçus dans leurs murs et leurs demeures, cf. 2, 10, 11 ; 25, 10, 3 ; Cic. Verr. 2, 5, 157 ; in urbem Liv. 2, 3, 7 ; domum Liv. 30, 13, 11 ; intra mœnia Liv. 10, 10, 2, recevoir dans la ville, dans sa maison, à l'intérieur des murs ; inter auxilia accepti Liv. 32, 14, 8, reçus dans les rangs des troupes auxiliaires, cf. 33, 9, 1 ||
aliquem in amicitiam suam Cic. Att. 2, 22, 7, recevoir qqn dans son amitié ; in suam fidem Cic. Arch. 31, prendre sous sa protection ; in civitatem Cic. Off. 1, 35, donner le droit de cité ; reliquos in deditionem Cæs. G. 1, 28, 2, recevoir la soumission des autres

¶ 6 recevoir, accueillir qqn, bien ou mal : aliquem leniter clementerque Cic. Verr. 2, 4, 86, traiter qqn avec douceur et clémence, cf. 4, 62 ; aliquem benigne Liv. 22, 54, 2 ; comiter, Liv. 23, 33, 8, faire un accueil bienveillant [empressé], affable à qqn ; male Cic. Fam. 7, 26, 1, faire mauvais visage à qqn ; male verbis Cic. Verr. 2, 1, 140, recevoir qqn avec des paroles mal accueillantes ; verberibus accipi Cic. Tusc. 2, 34, être traité avec des coups

¶ 7 recevoir, toucher de l'argent : [avec le compl. pecuniam] Cic. Verr. 2, 3, 202 ; Clu. 135 ; Pis. 83, etc.; [ou sans pecuniam] Clu. 75 ; Att. 1, 17, 8 ||
recevoir : dona Cic. Dej. 19 ; epistulam, litteras Cic. Fam. 1, 9, 26 ; Att. 1, 13, 1, recevoir des présents, une lettre ||
satis accipere ab aliquo Cic. Com. 40, recevoir une garantie de qqn, cf. Quinct. 45 ; Verr. 2, 1, 115 ; Sen. Ben. 7, 26, 3 ; [avec prop. inf.] recevoir garantie par caution que ; Pl. Most. 224 ; Pers. 477 ; St. 508 ; Truc. 240 ; Cic. Quinct. 44 ||
acceptum ferre, referre, v. acceptum et acceptus ||
ab aliquo beneficium, salutem Cic. Verr. 2, 1, 124 ; Sest. 122, recevoir de qqn un bienfait, le salut ; a majoribus accepta equestris dignitas Nep. Att. 1, 1, le rang de chevalier reçu des ancêtres ||
turris nomen ab insula accepit Cæs. C. 3, 112, 1, la tour a reçu son nom de l'île

¶ 8 recevoir = supporter : accipere quam facere præstat injuriam Cic. Tusc. 5, 56, il vaut mieux subir que faire une injustice ; contumeliam Cic. Verr. 2, 2, 58, recevoir un outrage ; repulsam Cic. Planc. 51, subir un échec [dans une élection] ; magnam calamitatem Cæs. G. 1, 31, 6, essuyer un grand désastre ; provideant consules ne quid res publica detrimenti accipiat Cic. Phil. 5, 34, que les consuls veillent à ce que l'état ne reçoive aucun dommage, cf. Att. 10, 8, 8

¶ 9 recevoir = accepter : de plebe consulem Cic. Br. 55, accepter la candidature d'un plébéien au consulat ; excusationem Cic. Læl. 40 ; satisfactionem Cic. Fam. 7, 13, 1, accepter une excuse, une justification ; imperia Cic. Off. 1, 68, accepter les commandements ; condicionem pacis Cæs. G. 2, 15, 6, accepter des conditions de paix ; preces suas acceptas ab diis immortalibus ominati Liv. 42, 30, 8, ayant présagé que les dieux avaient agréé leurs prières ||
vix accipientibus quibusdam opera locis Liv. 21, 8, 2, certains emplacements permettant à peine les travaux de siège.

↣ chez les com. accipin = accipisne ; accepistin = accepistine ||
fut. ant. accepso Pacuv. 325 ||
inf. accipei = accipi CIL 1, 587, 2, 29 ||
accipiundus Cato Agr. 2, 5.