ălĭēnus, a, um (alius), qui appartient à un autre ;
I idée d'autrui
¶ 1 d'autrui : suos agros colebant, non alienos appetebant
Cic. Amer. 50,
ils cultivaient leurs propres champs, loin de convoiter ceux d'autrui ; (stella) luce lucebat aliena
Cic. Rep. 6, 16, (cette étoile) brillait d'une lumière empruntée ; cito exarescit lacrima, præsertim in alienis malis
Cic. Part. 57,
les larmes se sèchent vite, surtout quand il s'agit du malheur d'autrui ; suo alienoque Marte pugnare
Liv. 3, 62, 9,
combattre avec leurs méthodes propres et avec celles des autres ||
æs alienum, dette, v. æs ||
alienum, ī, n., le bien d'autrui, ce qui appartient aux autres : ex alieno largiriCic. Fam. 3, 8, 8,
faire des largesses avec le bien d'autrui ; exstruere ædificium in alieno
Cic. Mil. 74,
construire sur la propriété d'autrui ; quicquam nec alieni curare nec sui
Cic. Div. 2, 104,
ne s'occuper en rien ni des affaires des autres ni des leurs
¶ 2 étranger : quem hominem ? familiarem ? immo alienissimum
Cic. Com. 49,
quel homme est-ce ? un ami intime ? non, au contraire, un étranger au premier chef ; per Staienum, hominem ab utroque alienissimum
Cic. Clu. 87,
par l'intermédiaire de Staiénus, qui est complètement étranger à l'un et à l'autre ; alienus alicui
Cæl. d. Cic. Fam. 8, 12, 2 ;
Liv. 1, 20, 3,
étranger à qqn ||
[pris substt] æquabiliter in alienos, in suos inruebatCic. Mil. 76,
il fonçait indistinctement sur les étrangers et sur les siens ; alienissimos defendimus
Cic. de Or. 2, 192,
nous défendons les personnes qui nous sont le plus étrangères [des gens tout à fait inconnus]
¶ 3 étranger [de patrie] : aliena religio
Cic. Verr. 2, 4, 114,
culte qui vient de l'étranger ; aliena instituta imitari
Sall. C. 51, 37,
copier les institutions étrangères ||
[pris substt] non advenam nescio quem nec alienum, sed civem RomanumCic. Verr. 2, 5, 156, [il dépose que tu as fait frapper de la hache] non pas je ne sais quel étranger domicilié (métèque) ou étranger de passage, mais un citoyen romain
¶ 4 [rhét.] verbum alienum, terme qui n'est pas le mot propre : in propriis usitatisque verbis...; in alienis...
Cic. Or. 80,
parmi les mots propres et usuels...; parmi ceux qui ne le sont pas...; (res) quam alieno verbo posuimus
Cic. de Or. 3, 155, (l'idée) que nous avons exprimée avec un mot qui n'est pas le sien.
II idée de séparation, éloignement
¶ 1 éloigné de, étranger à, hostile : ab aliquo
Cic. Mur. 56 ;
ab aliqua re
Cic. Amer. 46.
éloigné de qqn, de qqch. ; ab aliquo alienos animos habere
Cic. Læl. 28,
avoir de l'éloignement (de l'aversion) pour qqn ; alieno esse animo in Cæsarem
Cæs. C. 1, 6, 2,
avoir des sentiments hostiles contre César ; neque solum illis aliena mens erat qui conscii conjurationis fuerant
Sall. C. 37, 1,
et les dispositions hostiles ne se trouvaient pas seulement chez ceux-là, qui avaient été complices de la conjuration ||
alienus alicuiTac. H. 2, 74 ;
Suet. Tib. 12,
mal disposé pour qqn ||
neque aliena consili (domus)Sall. C. 40, 5,
et elle [la maison de Brutus] n'était pas hostile à l'entreprise [les conjurés y avaient accès]
¶ 2 étranger à, impropre, déplacé : homo sum, humani nihil a me alienum puto
Ter. Haut. 77,
je suis homme et je considère que rien de ce qui concerne l'homme ne m'est étranger ; nihil est tam alienum ab eo quam...
Cic. Sulla 31,
rien ne lui convient moins que... ; oratio aliena ab judiciorum ratione
Cic. Verr. 2, 4, 109,
discours qui s'écarte de la pratique ordinaire des tribunaux ||
alienum mea natura videbatur... dicereCic. Tull. 5,
il répugnait visiblement à mon caractère de parler de...; mercatura aliena dignitate populi Romani
Cic. Agr. 2, 65,
trafic incompatible avec (indigne de) la dignité du peuple romain, cf. Or. 88 ;
Vat. 28,
etc.; utrumque homine alienissimum
Cic. Off. 1, 41,
les deux choses également sont très indignes de l'homme ||
quis alienum putet ejus esse dignitatis, quam mihi quisque tribuat..., exquirereCic. Fin. 1, 11,
qui croirait incompatible avec la dignité que chacun me concède de rechercher..., cf. Ac. 1, 42 ;
Tim. 22
||
non alienum esse videtur... proponereCæs. G. 6, 11, 1,
il semble qu'il ne soit pas hors de propos d'exposer...
¶ 3 désavantageux, préjudiciable : hujus iter necessarium, illius etiam potius alienum
Cic. Mil. 52,
le voyage de l'un était indispensable, celui de l'autre était plutôt même contraire à ses intérêts ; ille sensim dicebat, quod causæ prodesset, tu cursim dicis aliena
Cic. Phil. 2, 42,
lui, il disait posément des choses capables de servir sa cause, toi, tu dis au galop des choses qui vont contre toi ; alienum tempus ad committendum prœlium
Cæs. G. 4, 34, 2,
moment désavantageux pour engager le combat, cf.
Cic. Verr. 1, 1, 5 ;
alieno tempore
Cic. Mil. 41,
dans des circonstances désavantageuses (inopportunes) ; alieno loco
Cæs. G. 1, 15, 2,
dans un lieu défavorable ; omnium rerum nec aptius est quicquam ad opes tuendas quam diligi nec alienius quam timeri
Cic. Off. 2, 23,
il n'y a rien au monde de plus propre à la conservation de la puissance que d'inspirer l'affection, rien de plus contraire que d'inspirer la crainte ||
non aliena rationi nostræ fuit illius hæc præpostera prensatioCic. Att. 1, 1, 1,
cet acte de candidature intempestif de mon rival est loin d'avoir été préjudiciable à mon intérêt, cf. Cæc. 24 ;
alienissimo sibi loco conflixit
Nep. Them. 4, 5,
il livra bataille dans un endroit qui lui était particulièrement défavorable.
æs alienum, dette, v. æs ||
alienum, ī, n., le bien d'autrui, ce qui appartient aux autres : ex alieno largiri
[pris substt] æquabiliter in alienos, in suos inruebat
[pris substt] non advenam nescio quem nec alienum, sed civem Romanum
alienus alicui
neque aliena consili (domus)
alienum mea natura videbatur... dicere
quis alienum putet ejus esse dignitatis, quam mihi quisque tribuat..., exquirere
non alienum esse videtur... proponere
non aliena rationi nostræ fuit illius hæc præpostera prensatio