dēstĭtŭō, tŭī, tūtum, ĕre (de, statuo), tr.,

¶ 1 placer debout à part, dresser isolément : palum in foro Gracch. d. Gell. 10, 3, 3, dresser un poteau sur la place publique ; servos ad mensam ante se Cæcil. d. Non. 280, 3, faire tenir les esclaves debout devant soi près de la table, cf. Cic. Verr. 2, 3, 66 ||
faire tenir debout à l'écart les soldats punis : Liv. 7, 13, 3 ; 10, 4, 4 ; 27, 13, 9

¶ 2 [fig.] abandonner, laisser (planter) là qqn : eumdem in septemviratu nonne destituisti ? Cic. Phil. 2, 99, ne l'as-tu pas encore planté là lors de la désignation du septemvirat ? nudus pæne est destitutus Cic. Verr. 2, 5, 110, il fut presque laissé nu sur la place, cf. Cæs. G. 1, 16, 6 ||
[nom de chose sujet] : ventus eum destituit Liv. 30, 24, 7, le vent l'abandonne, cesse de souffler ; ut quemque destituit vadum Liv. 21, 28, 5, à mesure que le sol guéable manque sous les pieds de chacun d'eux ||
[abst] abandonner = manquer, faire défaut : Liv. 37, 7, 9 ; 1, 41, 1 ||
[pass.] : destitutus a spe Curt. 4, 3, 20 ; Liv. 22, 15, 2, etc. ou spe Curt. 8, 6, 20 ; Liv. 29, 24, 2, ayant perdu tout espoir ; a re familiari Suet. Nero 10, sans fortune ; barbari ducibus destituti Curt. 5, 13, 18, les barbares privés de leurs chefs ; [abst et pris substt] destituto similis Suet. Galba 11, semble à un homme perdu sans ressources

¶ 3 mettre à part, supprimer : destituere honorem Suet. Claud. 45, supprimer un honneur ; partem verborum Quint. 11, 3, 33, [d. la prononciation] laisser tomber une partie des mots

¶ 4 décevoir, tromper : quorum ego consiliis destitutus in hanc calamitatem incidi Cic. Q. 1, 3, 8, trompé par leurs conseils, je suis tombé dans ces malheurs ; spem destituere Liv. 1, 51, 5, tromper l'espoir de qqn ; conata alicujus Vell. 2, 42, trahir les efforts de qqn ||
deos mercede pacta Hor. O. 3, 3, 21, frustrer les dieux du salaire convenu.